Kernascléden

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Kernascléden
Kernascléden
L'église Notre-Dame, vue de la façade ouest.
Blason de Kernascléden
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Pontivy
Intercommunalité Communauté de communes Roi Morvan Communauté
Maire
Mandat
Christophe Cararic
2020-2026
Code postal 56540
Code commune 56264
Démographie
Gentilé Kernascléen, Kernascléenne
Population
municipale
407 hab. (2021 en diminution de 3,55 % par rapport à 2015)
Densité 44 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 00′ 25″ nord, 3° 19′ 11″ ouest
Altitude 100 m
Min. 89 m
Max. 163 m
Superficie 9,26 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Gourin
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Kernascléden
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Kernascléden
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
Voir sur la carte topographique du Morbihan
Kernascléden
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Voir sur la carte administrative de Bretagne (région administrative)
Kernascléden

Kernascléden [kɛʁnaskledɛn] est une commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Cette commune doit sa renommée à son église de style gothique flamboyant surnommée la « chapelle aux mille clochetons ». Des gens viennent parfois de très loin pour y admirer notamment une de ses fresques du XVe siècle représentant une danse macabre. La construction d'un édifice de cette importance dans un endroit aussi isolé n'aurait sans doute pas été rendu possible sans la volonté des Rohan, la famille princière alors la plus puissante de Bretagne après celle des ducs.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

La commune de Kernascléden est située dans le quart nord-ouest du département du Morbihan. Elle appartient par ses traditions au Pays Pourlet et à la Basse-Bretagne et sur le plan administratif à la communauté d'agglomération du Pays du Roi Morvan et à l'arrondissement de Pontivy. Avec une superficie de seulement 9,26 km2, elle est la plus petite du secteur si l'on excepte la commune de Guémené-sur-Scorff. Le bourg est situé à vol d'oiseau à 12,6 km à l'est du Faouët, à 10,8 km à l'ouest de Guémené-sur-Scorff et à 29,3 km au nord de Lorient [1].

Carte de Kernascléden et des communes avoisinantes.
Communes limitrophes de Kenascléden
Saint-Caradec-Trégomel
Berné Kenascléden Lignol
Inguiniel


Relief, hydrographie et morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

La commune est faiblement vallonnée et son territoire s'étage entre 89 m et 163 m d'altitude. La commune est entièrement située dans le bassin versant du Scorff, un fleuve côtier se jetant dans la rade de Lorient. Le cours du Scorff matérialise la limite sud de la commune et la sépare d'Inguiniel. La commune est aussi arrosée par le ruisseau de Kerustang, un affluent du Scorff. Le bourg est de taille modeste. La commune compte, outre le bourg, une vingtaine d'écarts : Brangolo, Kerchopine, Kerbourg, Manéglau, Canquisquelen, Manério, Porh Pimpec, Guernebos, La Maison Blanche, Kerven Cleuzio, Kerven er Lann, Kerihuel, Kerlouarny, Kermaria, Kermonac'h.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat de Kernascléden est un climat tempéré de type océanique. Les hivers y sont majoritairement doux (moyenne des températures (1981-2010) sur l'hiver : 9,6 °C) et assez pluvieux (moyenne pluviométrique 1981-2010) sur l'hiver : 422,4 mm).

Les étés sont doux et peu pluvieux (moyenne des températures (1981/2010) sur l'été: 21,9 °C) et peu pluvieux (moyenne pluviométrique (1981/2010) sur l'été: 191,1 mm).

Sur l'année, Kernascléden reçoit environ 1 230 mm de pluie, la température moyenne est de 11,9 °C[2].

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[3]

  • Moyenne annuelle de température : 11,3 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,2 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,6 j
  • Amplitude thermique annuelle[Note 2] : 11,8 °C
  • Cumuls annuels de précipitation[Note 3] : 1 052 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 15,4 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,8 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lanvenegen », sur la commune de Lanvénégen, mise en service en 1994[9] et qui se trouve à 16 km à vol d'oiseau[10],[Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12 °C et la hauteur de précipitations de 1 189,5 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Lorient-Lann Bihoue », sur la commune de Quéven, mise en service en 1952 et à 25 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 11,6 °C pour la période 1971-2000[13], à 12 °C pour 1981-2010[14], puis à 12,2 °C pour 1991-2020[15].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Kernascléden est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[16],[17],[18]. La commune est en outre hors attraction des villes[19],[20].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Le tableau ci-dessous présente l' occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

Occupation des sols en 2018
Type d’occupation Pourcentage Superficie
(en hectares)
Tissu urbain discontinu 3,0 % 28
Terres arables hors périmètres d'irrigation 31,8 % 294
Prairies et autres surfaces toujours en herbe 14,0 % 129
Systèmes culturaux et parcellaires complexes 22,0 % 203
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants 13,3 % 123
Forêts de feuillus 3,8 % 35
Forêts de conifères 6,3 % 58
Forêts mélangées 1,0 % 9
Landes et broussailles 0,9 % 8
Forêts et végétation arbustive en mutation 4,0 % 37
Source : Corine Land Cover[21]

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Kernasteden en 1428, Kaerenascheden et Kernastreden en 1430[22].

Vers 1420, dans l'acte autorisant la construction de l'actuelle chapelle, ce nom est orthographié Kernasquéden. Il pourrait s'agir de la contraction de l'expression bretonne « Ker-ar-Skéden » dont la traduction en français est « village de la statue »[23]. Autre hypothèse, il pourrait s'agir de la contraction de « Ker-an-askledenn » dont la traduction en français serait « village de l'écluse ».

Il faut retenir Ker an ascloedenn signifiant éclat de bois, référence donnée par Jean Yves Le Moing dans les noms de lieux de Bretagne. Par éclat de bois on entend plusieurs parties d'un grand bois qui furent conservées lors des grands défrichements des XIIIe et XIVe siècles.

Le nom de la localité est attesté localement sous la forme bretonne Karnasen (prononcé [ˈkaːɾnasən])[22].

L’orthographe bretonne du nom de la commune est Kernaskledenn.

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le territoire de Kernascléden a fait partie de l'ancienne paroisse de l'Armorique primitive de Plouhaer et dépendait du doyenné de Kemenet-Héboé[24].

La construction à Kernascléden d'un premier sanctuaire chrétien, dédié à la Vierge Marie, fut à l'origine de la création d'un pèlerinage à une date indéterminée dans la localité. L’importance de ce pèlerinage a nécessité la construction d’un hôpital pour accueillir pèlerins et malades. Le commerce a pris un essor important et ceci a amené à la construction d’une halle où s'y tenait un marché hebdomadaire. Vers 1420, la première chapelle devenue trop petite, vu l’importance du pèlerinage, ou menaçant ruine, la famille de Rohan, propriétaire des lieux, a pris la décision de construire la chapelle actuelle. Le vicomte Alain VIII de Rohan ouvrit un chantier qui allait durer environ 44 ans. La famille de Rohan fit venir ici les meilleurs ouvriers de l’époque.

« Quand Alain de Rohan ordonna la construction de la chapelle de Kernascléden qu'il voulait dédier à la Vierge Marie, il n'y avait pas au pays une seule habitation » écrit le docteur Alfred Fouquet[25]. Alain de Rohan donna aussi des terres pour construire et fonder un hôpital (hospice) pour les pauvres qui y affluaient[26].

Alain VIII mourut en 1429 et son fils Alain IX prit la suite. Mais la construction fut interrompue, à une certaine période, la famille de Rohan manquant d’argent. La consécration de l’église eut lieu le en présence de Mgr Yves de Pontsal, évêque de Vannes, des membres de la famille de Rohan, de nombreux autres seigneurs des environs et d'une foule certainement considérable. Postérieurement à la consécration, furent appelés les artistes pour réaliser les fresques de la voûte et les peintures murales. La construction de la nouvelle chapelle va autoriser la tenue de quatre grandes foires dans l’année. Ces foires se perpétueront jusqu'au vingtième siècle[23].

« Kernascléden était une simple trève au cœur du domaine des Rohan-Guémené. En 1430, le pape autorise Alain IX à y installer des chapelains. Un "hôpital" [hospice] est créé à côté de l'église, qui était un lieu de pèlerinage. La croisée est timbrée aux armes de Jean V et de Jeanne de France (décédée en 1433). Une grande inscription dans le chœur, datée de 1454, indique une dédicace par l'évêque de Vannes, Yves de Pontsal (...) ; des armoiries (Guémené, Rohan, Bretagne) aux clefs du chœur donnent les dates 1457 - 1462[27]. »

Temps modernes[modifier | modifier le code]

Le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

La chapelle vers 1845 avec au premier une femme conduisant des vaches.

Henri de Cossé-Brissac[Note 6], qui avait hérité de son père du vaste domaine de Pontcallec, fit construire en 1860 l'école de Kermathias. Par la suite il acheta les halles et les masures qui serraient de trop près la chapelle Notre-Dame de Kernascléden et les fit raser. L'accès a l'édifice en fut ainsi facilité et l'édifice mis visuellement en valeur. Il obtint en 1874 de Monseigneur Becel, évêque de Vannes, l'érection de Kernascléden en paroisse mais ce fut un succès de courte durée. Dès 1883, Monseigneur Becel retira le privilège qu'il avait accordé et Notre-Dame de Kernascléden redevint simple chapelle tréviale. Il fut même un temps question d'ériger Kernascléden en commune par démembrement des communes de Saint-Caradec-Trégomel, Berné et Lignol. Une pétition circula en ce sens. Les habitants de Kernascléden firent valoir que 14 foires par an y avaient lieu. Mais le projet n'aboutira pas. Le conseil municipal de Berné s'y opposera fermement. Il écrira noir sur blanc : « S'opposer énergiquement à la distraction demandée qui lui parait présenter plus d'inconvénient que d'utilité pour la section de Pontcallec »[28].

Le 191 propriétaires et fermiers demandent dans une pétition la translation à Kernascléden du chef-lieu de la commune de Saint-Caradec avec l'adjonction de villages à distraire de Lignol et de Berné, abandonnant, face aux oppositions manifestées, leur idée première de créer une commune distincte. Parmi leurs arguments : « Kernascléden « d'un accès facile pour toute la contrée, est le siège de douze foires très suivies » (certaines instituées par lettres patentes du roi François Ier en décembre 1530), « Kernascléden a été, de l'an III à l'an XII, chef-lieu d'un canton dont dépendant Berné », « avant 1789 (...) plusieurs notaires y avaient leur résidence », l'église classée monument historique, la présence d'une « école gratuite de filles, desservie par trois religieuses » et l'engagement de M. de Brissac « de doter Kernascléden des édifices qui lui manquent, de fournit un nouveau cimetière et de restaurer le presbytère » ; le commissaire enquêteur préconise plutôt la création d'une nouvelle commune à Kernascléden et le maintien de la commune de Saint-Caradec qui aurait encore 900 habitants et une superficie de 1 650 hectares[29]. Mais finalement le projet n'aboutit pas à cette époque et il a fallu attendre 1955 pour voir la création de la commune de Kernascléden.

Le la foudre tomba sur le clocher de Notre-Dame de Kernascléden ; celui-ci fut complètement renversé et ses débris, projetés dans tous les sens, abattirent les clochetons et endommagèrent les sculptures[30]. Les travaux de reconstruction commencèrent en 1877 grâce à des crédits accordés par le ministère des Beaux-Arts et celui des Cultes après des démarches effectuées notamment par le comte Albert de Mun, ancien député[31].

Un décret du président de la République en date du annule le décret du qui avait érigé l'église Notre-Dame de Kernascléden en église succursale et dissous son conseil de fabrique ; la gestion de la dite église sera désormais assuré par le conseil de fabrique de celle de Saint-Caradec-Trégomel ; l'exercice public du culte n'y est désormais autorisé que comme chapelle de secours et sous la direction du curé de Saint-Caradec-Trégomel[32].

Le XXe siècle[modifier | modifier le code]

La Belle Époque[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle « Tous les paroissiens parlant la langue bretonne, on ne prêche qu'en breton »[33].

Vers 1900, treize foires étaient organisées chaque année à Saint-Caradec-Trégomel, dont douze à Kernascléden[34]. Par exemple en 1905 la grande foire, dite des "Étrennes", se déroula par un froid glacial, mais l'ordre ne fut pas troublé, même si « les jeunes gens des deux sexes étaient particulièrement npmbreux, car c'était le jour de la grande promenade des conscrits de toutes les communes du canton »[35].

Le bourg de Kernascléden vers 1910.

Une section électorale est créée en 1905 à Kernascléden, au sein de la commune de Saint-Caradec-Trégomel[36].

Kernascléden, jusqu'alors simple trève de Saint-Caradec-Trégomel, est érigé en paroisse indépendante en 1908. En octobre 1911 le Conseil général du Morbihan se plaint de l'état de délabrement des monuments classés de Kernascléden et de Saint-Fiacre (en Le Faouët) : « Deouis vingt ans rien n'a été fait à Kernascléden » ; il invite le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts à « prendre d'urgence toutes les mesures pour préserver les incomparables richesses accumulées dans ce coin du pays breton »[37] ; des travaux d'urgence sont effectués en 1912 sur la toiture grâce à des crédits consentis par le budget des Beaux-Arts[38].

Cartes postales illustrant la vie quotidienne à Kernascléden au début du XXe siècle

Un bureau de poste auxiliaire est créé à Kernascléden en 1913[39].

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Kernascléden porte les noms de 32 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux Mathurin Le Vouédec est mort le lors du naufrage du croiseur cuirassé Léon Gambetta et Joseph Le Doujet le lors du naufrage de l'Eloby[Note 7] ; Joseph Rousselot est tué ä l'ennemi en 1917 dans l'actuelle Macédoine du Nord et Louis Nicolas est mort le des suites de ses blessures reçues lors de la bataille du Mont Kemmel en Belgique ; tous les autres sont morts sur le sol français, dont Louis Le Doujet, tué à l'ennemi le lors de la Bataille de la Somme, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[40].

L'Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Entre 1906 et 1939 Kernascléden disposa d'une halte ferroviaire sur la ligne à voie métrique des Chemins de fer du Morbihan allant de Guémené-sur-Scorff à Meslan. Cette halte était située à environ 300 mètres au nord du bourg de Kernascléden (lieu-dit actuel "La Gare")[41].

En 1928 une célèbre guérisseuse qui vivait près de la gare de Kernascléden fit l'objet de poursuites judiciaires pour « exercice illégal de la médecine »[42].

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le monument aux morts de Kernascléden porte les noms de 8 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale ; parmi ces victimes, Ernest Le Bray, Joseph Le Gouanvic et Désiré Le Liboux sont des soldats tués au printemps 1940 lors de la Bataille de France ; Joseph Tanguy, mort en 1940 en Allemagne et Joseph Charles, mort en captivité au stalag III-A en Allemagne le  ; Louis Le Gouanvic (tué en 1943 à Lanester) est une victime civile de la guerre ; Jean Le Bomin, résistant FFI, fusillé le à Lignol ; Alexandre Le Gouallec, soldat du 432e régiment de pionniers, est mort le en Autriche ;[40].

Le monument aux morts, en forme de Croix de Lorraine, est adossé au mur du cimetière ; deux stèles en forme de tombes sont à proximité, de part et d'autre, l'une avec l'inscription "1914-1918", l'autre avec l'inscription "1939-1945". La partie centrale porte l'inscription « Ici repose un inconnu tué par les Allemands en juin 1944 »[43]. Cet inconnu a été tué à Persquen le en même temps que Jean Mathurin Le Bouin, les deux corps ayant été découverts dans une fosse près de la gare de Lignol[44].

Le , l’école privée Sainte-Jeanne d’Arc de Lorient a été évacuée au camp scolaire de Kernascléden[45]. Des enfants de réfugiés dont les familles étaient accueillies dans le domaine de Pontcallec (en Berné) furent également scolarisés à Kernascléden en 1943-1944.

L'Après Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Émile Perico, soldat originaire de Kernascléden, est mort pour la France le pendant la Guerre d'Indochine et C. Hellfouarch pendant la Guerre d'Algérie[40].

Kernascléden accède à l'indépendance communale le .

Rue du 7 juin 1955, date de création de la commune.

Le XXIe siècle[modifier | modifier le code]

La fermeture des écoles et des commerces[modifier | modifier le code]

Le faible nombre d'enfants scolarisés a entraîné la fermeture de l'école privée Kermathias à la rentrée de septembre 2015 (fondée en 1860, Kermathias a compté jusqu'à 300 élèves) ; déjà l'école publique avait fermé une quinzaine d'années auparavant[46].

L'ancienne école publique, restaurée, est devenue le "Pôle 3R" (Réseau Relais Ressources), un centre abritant des scientifiques étudiant les chauves-souris[47].

En 2024 la commune ne dispose plus d'aucun commerce (la supérette la plus proche se trouve à Meslan, distant de plus de 8 kilomètres) en dehors d'un institut de beauté; 3 artisans y résident (un électricien, un peintre-plâtrier et un plombier).

Blasonnement[modifier | modifier le code]

Les armoiries de Kernascléden se blasonnent ainsi :

Ecartelé : au premier d'azur aux trois chevrons d'argent, au deuxième d'or aux trois macles de gueules, au troisième d'or aux trois mouchetures d'hermine de sable, au quatrième d'azur à la bande ondée d'argent ; sur le tout de gueules à la chapelle du lieu d'argent essorée et maçonnée de sable.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1989 25 mai 2020 Jean-Jacques Tromilin[48]   Conseiller général.
25 mai 2020 En cours Christophe Cararic[49]    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1962. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[50]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[51].

En 2021, la commune comptait 407 habitants[Note 8], en diminution de 3,55 % par rapport à 2015 (Morbihan : +3,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
480468468434382355379434404
2021 - - - - - - - -
407--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[52] puis Insee à partir de 2006[53].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Patrimoine religieux[modifier | modifier le code]

  • Église Notre-Dame de Kernascléden : c'est un édifice en granite construit dans le style propre au gothique flamboyant. La chapelle est entièrement voûtée de pierres, a un plan en croix terminé par un chevet plat. Elle est classée au titre des monuments historiques avec :
    • à l'extérieur, le magnifique chevet plat, le « porche des Hommes » et le « porche des Dames » supportant chacun un gâble délicatement dentelé d'une profondeur leur permettant d'abriter les statues des saints autrefois polychromes. Ces entrées annexes sont situées en façade sud de l'édifice (les femmes, séparées des hommes pendant la messe, se tenaient au fond de la nef avec les enfants), devant un espace destiné aux grandes foires et fêtes du canton. La multitude de pinacles sommant contreforts et autres éléments verticaux est à l'origine du surnom de « chapelle aux mille clochetons ». Le clocher proprement dit, aux dimensions modestes, se trouve dans le même plan que la sobre façade ouest.
    • à l'intérieur, une des deux[54] fresques de la Bretagne représentant une danse macabre persiste et souligne encore le traumatisme de la grande peste de 1356 ; elle se composait à l'origine de 31 personnages (l'Ankou, 15 vifs et 15 morts) auxquels on a ajouté, peints à l'écart, un prédicateur et un mort jouant de la trompette. Cette œuvre peut être datée de la construction de l'église, c'est-à-dire du milieu du XVe siècle et est la seule dans la région à être accompagnée, sur un mur voisin, d'une représentation de l'enfer, particulièrement évocatrice et effrayante pour des fidèles de la fin du Moyen Âge ; fresques d'anges musiciens et d'apôtres recouvrant les voûtes de la nef et du chœur, scènes de la vie de la Vierge et de celle de Jésus scandent piliers et parois.

Patrimoine civil[modifier | modifier le code]

Porte au linteau sculpté de la maison aux trois cerfs.
  • Maison aux trois cerfs. L'édifice, situé dans la rue de Rohan, près de l'église, est remarquable, notamment par la sculpture des trois cerfs qui surmonte l'accolade du linteau de porte. Cette maison abritait autrefois un tribunal de basse justice. Le bâtiment est laissé à l'abandon par son actuel propriétaire et fait l'objet d'une procédure de mise en péril [55].
  • Hameau de Manéglau.
  • Musée de la chauve-souris. Une importante colonie de Grand rhinolophes a élu domicile dans les combles de l'église de Kernascléden. C'est pour cette raison qu'un musée consacré aux chiroptères a vu le jour dans le bourg.
La maison de la chauve-souris dans le centre-bourg.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
  2. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
  3. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
  4. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
  5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  6. Henri Charles Anne Marie Timoléon de Cossé, comte de Brissac, prince de Robech, né le à Paris, décédé le à Paramé (Ille-et-Vilaine).
  7. L'Eloby était un cargo mixte qui fut torpillé par un sous-marin ennemi.
  8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Calcul de distance entre deux villes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  2. Meteo France, « CLIMAT %%% par Météo-France - Normales et relevés sur la station de %%% »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur meteofrance.com (consulté le ).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  4. « Le climat en France métropolitaine », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  5. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  6. Glossaire – Précipitation, Météo-France
  7. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
  8. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le ).
  9. « Station Météo-France Lanvenegen - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. « Orthodromie entre Kernascléden et Lanvénégen », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. « Station Météo-France Lanvenegen - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  12. « Orthodromie entre Kernascléden et Quéven », sur fr.distance.to (consulté le ).
  13. « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1971-2000 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  14. « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1981-2010 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  15. « Station météorologique de Lorient-Lann Bihoue - Normales pour la période 1991-2020 », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  16. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  17. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  18. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  20. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  21. « Données statistiques sur les communes de Métropole ; Répartition des superficies en 44 postes d'occupation des sols (métropole) », sur CORINE Land Cover, (consulté le ).
  22. a et b Erwan Vallerie, Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez, an Here, (ISBN 978-2-86843-153-0), p. 86
  23. a et b bulletins municipaux, HISTOIRE DE KERNASCLÉDEN suivant les écrits de Bénoni LAVOLÉ
  24. « Étymologie et histoire de Kernascléden », sur infobretagne.com (consulté le ).
  25. Alfred Fouquet, « Légendes et contes du Morbihan. Kernascléden », La Dépêche bretonne : Courrier d'Ille-et-Vilaine : journal républicain hebdomadaire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. Arthur de la Borderie, « Notre-Dame de Kernascléden », Revue de Bretagne et de Vendée,‎ , page 285 (lire en ligne, consulté le ).
  27. André Mussat, Arts et cultures de Bretagne : un millénaire, Rennes, Editions Ouest-France, , 380 p. (ISBN 978-2-737-31932-7, OCLC 34611255).
  28. Pontcallec, un lieu d'histoire et de mémoire, sœur Marie-Béatrice, Liv'éditions, pages 293-294, 2017
  29. Morbihan. Conseil général, « Circonscriptions territoriales. Kernascléden », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan,‎ , pages 182 à 188 (lire en ligne, consulté le ).
  30. « Départements », Le Petit Journal,‎ , page 3 (lire en ligne, consulté le ).
  31. « On lit dans le Journal du Morbihan », Journal Le Temps,‎ , https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k226993j/f3.image.r=Kernascl%C3%A9den?rk=1158804;0.
  32. « Décret n°18918 du Président de la République », Bulletin des lois de la République française, no 1452,‎ , page 730 (lire en ligne, consulté le ).
  33. Fañch Broudic, La pratique du breton de l'Ancien régime à nos jours, Presses universitaires de Rennes, .
  34. M. Corgne, « La vie économique dans l'arrondissement de Pontivy, il a cinquente ans », Bulletin de la Société polymathique du Morbihan,‎ , page 92 (lire en ligne, consulté le ).
  35. « La grande foire de Kernascléden », Journal L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  36. « Conseil général », Jounral L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. « Au Conseil général », Journal L'Ouest-Éclair,‎ , pages 3 et 4 (lire en ligne, consulté le ).
  38. « Avant le Conseil général », Journal L'Ouest-Éclair,‎ , page 4 (lire en ligne, consulté le ).
  39. « Dans les P.T.T. », Journal L'Ouest-Éclair,‎ , page 4 (lire en ligne, consulté le ).
  40. a b et c « Kernascléden. Monument aux Morts (Relevé n° 7058) », sur memorialgenweb, (consulté le ).
  41. Morbihan. Conseil général, « Chemins de fer d'intérêt local du Morbihan », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan,‎ , pages 65 à 79 (lire en ligne, consulté le ).
  42. « La guérisseuse de Kernascléden », Le Nouvelliste du Morbihan. Supplément hebdomadaire illustré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  43. « Kernascléden 56540 (Morbihan) », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le ).
  44. « Lieux mémoriels en Morbihan : H, I, J, K. Kernascléden », sur lesamisdelaresistance56.com (consulté le ).
  45. « Les écoles de l’occupation allemande à la Libération patrimoine », sur patrimoine.lorient.bzh (consulté le ).
  46. Julie Schittly, « Kernascléden n'aura plus d'école, début juillet », Journal Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  47. « L'ancienne école publique devient le Pôle 3R », Journal Ouest-France,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  48. « Municipales à Kernascléden. Jean-Jacques Tromilin a été réélu maire », Ouest-France, 30 mars 2014.
  49. « Kernascléden. Christophe Cararic est élu nouveau maire », sur Ouest-France, (consulté le ).
  50. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  51. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  52. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  53. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  54. La seconde est visible dans la chapelle de Kermaria an Iskuit en Plouha (Côtes-d'Armor)
  55. Trois cerfs, une bâtisse laissée à l'abandon[1]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Huitorel (J.-M.), Herléan (C.), Kernascléden, éditions Ouest-France, Rennes, 1996, (ISBN 2-7373-1938-2).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]